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Le télésiège de la Tolar (1975-1999)

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Le télésiège de la Tolar a été le troisième installé sur le domaine skiable du Grand-Bornand. Son rôle était de désengorger le téléski de la Floria en offrant un nouvel accès au point culminant du domaine skiable, ce qui permettait au skieur de la vallée du Maroly de rallier directement le Grand-Bornand.

Initialement prévu pour la fin de 1974, sa mise en service ne put se faire dans les délais impartis. En effet, septembre 1974 connut des chutes de neiges exceptionnellement précoces, abondantes et durables. Les massifs des pylônes existant déjà furent recouverts, tandis qu'il devint impossible de couler les autres et les engins roulants ne purent plus accéder au site. C'est donc durant l'été 1975 que le télésiège fut prêt à fonctionner.

L'appareil de marque Poma possédait une gare "Delta" (photos 1 et surtout 2) ainsi que des sièges de type "Goutte d'eau" biplaces avec appuie-dos à lattes métalliques verticales et assise à lattes de bois, fleurons du design à l'époque (photos 2, 4 et 5).

La ligne était supportée par 12 pylônes intermédiaires numérotés de 2 à 13 et montait par la gauche. Les pylônes tubulaires avaient des potences légères formées de poutrelles, tout comme ceux de la Taverne et de la Joyère.

Au sortir de la gare, le câble franchissait un balancier en compression solidaire de cette dernière, avant de s'élever rapidement vers le pylône de support n°2. La ligne se poursuivait horizontalement, soutenue par le pylône n°3 (support), jusqu'à l'impressionnant pylône de compression n°4 situé au pied d'une forte pente (photo 2). Ensuite, on s'élevait rapidement en altitude étant donnée la pente vertigineuse de la ligne qui traversait une zone particulièrement ombragée (photos 3 et 4). Au sommet de la côte, la ligne franchissait les pylônes n°5 et n°6 fortement inclinés et très rapprochés (supports, photo 4) et redevenait horizontale. On survolait alors l'arrivée du téléski des Bouts (démonté en 1990) près de laquelle se situait l'immense pylône de support n°7, puis une petite combe au bord de laquelle se trouvait le pylône n°8, support/compression en voie montante, mais compression en voie descendante (photo 5).

A partir de là, les pylônes étaient tous des supports et la ligne s'élevait assez vite jusqu'au pylône n°9 puis poursuivait à flanc de montagne par une ascension très progressive. Elle se raidissait par la suite et ce jusqu'à l'arrivée et après une très importante portée de 234m (la plus importante de l'installation), la ligne atteignait le pylône n°12 puis, 27m plus loin, le dernier pylône (n°13). La zone comprise du pylône 8 à l'arrivée étant avalancheuse, la plupart des ouvrages s'y trouvant étaient protégés par d'horribles paravalanches en tôles (voir la photo montrant la partie supérieure de la ligne). Le dernier pylône partageait son massif d'ancrage avec le pylône incliné portant la poulie de renvoi située sur la crête de la Floria. L'ensemble supportait la plate-forme d'arrivée en planche suspendue, façon "piste d'atterrissage", précédée d'un filet de rattrapage.

La Tolar a été le premier télésiège du Chinaillon à posséder une telle arrivée, bientôt suivi par ceux du Lachat, des Languières et des Annes.

L'installation permettait, en plus de sa position stratégique, de faire à volonté la fabuleuse descente de la Combe de la Tolar idéalement exposée au nord-est. Ceci n'était guère aisé auparavant car il fallait à partir du sommet de la Floria prendre en bas le téléski des Bouts puis redescendre vers celui de la Floria et sa queue interminable, chacun de ces appareils étant accessible avec des forfaits différents sauf pour les heureux possesseurs du forfait commun ! Bien sûr, on pouvait aussi n'emprunter que le téléski de la Floria : il fallait pour en rejoindre le départ passer par le bois de la Mulaterie au milieu des troncs d'arbres en suivant un petit chemin bosselé en prenant garde aux branches, aux ravins, aux ruisseaux, puis "ramer" jusqu'à la Floria !

Mais ce télésiège avait pour principal défaut de ne pas arriver suffisamment haut sur la Floria : il ne donnait donc pas accès à toutes les pistes, mais seulement aux combes de la Floria (piste des Lanches actuelle) et de la Tolar, excluant les hors-pistes sportifs à savoir la "Noire des Bouts" (l'actuel couloir de la Sonnerie), la "Combe à Deloche" et la "Piste des Pylônes". Ceci constituait un handicap d'autant plus grand pour la station qu'à l'époque, le matériel ayant notablement progressé, ce genre d'itinéraires jusqu'alors réservés aux "casse-cous" se démocratisèrent et devinrent très populaires.

De plus, ce télésiège étant la seule alternative au redoutable téléski de la Floria, il eut un succès immédiat et se trouva également rapidement saturé, notamment en fin de journée : il dépassait régulièrement l'heure de fermeture fixée à 16H45 !

Et à la construction du télésiège des Languières en 1979, l'arrivée de la Tolar se trouva être sur une nouvelle piste de desserte commune au téléski de la Floria et au nouveau télésiège et devint dangereuse. Le problème s'aggrava en 1981 lors du remplacement de la Floria par le télésiège triplace et demeura jusqu'en 1999, date à laquelle le télésiège acheva sa carrière et fut démonté...

Il a alors été remplacé par l'actuel télésiège quadriplace (hélas) fixe, plus performant aussi bien en terme de débit qu'en terme d'offre de ski car empruntant un tracé différent et beaucoup plus logique qui le mène maintenant au sommet de la Floria.

 

 
1) Le départ vers 1975
 
 
2) La gare Delta et la ligne au printemps 1976
 
 
3) La ligne en juillet 1986, avec le départ des Terres-Rouges et le téléski des Bouts
 
 
4) Le début du télésiège de la Tolar (décembre 1993)
 
 
5) Le milieu du télésiège de la Tolar (décembre 1993)

 

Crédits photographiques :

Le cliché n°2 a été aimablement fournis par M. Félicien Missillier. Les clichés n°1 et 3 ont été fournis par Jérôme Rolland. Les clichés n°4 et 5 ont été réalisés par moi même.

 

© Guillaume Attard pour www.ski-aravis.com (janvier 2010)

 

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